Le musicien et militant Fela Kuti, pionnier de la musique Afrobeat, a été arrêté et battu à plusieurs reprises pour avoir écrit des paroles qui mettaient en cause le gouvernement nigérian.
Synopsis
Fela Kuti est né le 15 octobre 1938 à Abeokuta, au Nigéria. À partir des années 1960, Kuti a créé son propre style de musique appelé « Afrobeat » (et oui! c’est lui qui a inventé le terme « Afrobeat »). Sa rébellion contre les régimes oppressifs par le biais de sa musique lui a coûté très cher. Kuti a été arrêté 200 fois et a subi de nombreux passages à tabac, mais a continué d’écrire des textes engagés. Il a produit 50 albums avant sa mort, le 2 août 1997, à Lagos, au Nigéria.
Premières années
Le musicienet militant politique Fela Kuti est né Olufela Olusegun Oludotun Ransome-Kuti le 15 octobre 1938 à Abeokuta, au Nigéria. Kuti était le fils d’un pasteur protestant, le révérend Ransome-Kuti. Sa mère, Funmilayo, était une militante politique.
Enfant, Kuti a appris le piano et la batterie et a dirigé la chorale de son école. Dans les années 1950, Kuti a annoncé à ses parents qu’il s’installait à Londres, en Angleterre, pour étudier la médecine; mais il a fini par fréquenter le Trinity College of Music. Pendant son séjour à Trinity, Kuti a étudié la musique classique et développé un amour pour le jazz américain.
L’activisme par la musique
En 1963, Kuti forma un groupe appelé Koola Lobitos. Il changera plus tard le nom du groupe en Afrika 70, puis de nouveau en Égypte 80. À partir des années 1960, Kuti créa et popularisa son propre style de musique appelé « Afrobeat ». L’Afrobeat est une combinaison de funk, jazz, salsa, calypso et musique traditionnelle nigériane yoruba. En plus de leur style mixte distinctif, les chansons de Kuti étaient considérées comme uniques par rapport à des chansons plus populaires sur le plan commercial en raison de leur longueur, allant de 15 minutes à une heure. Kuti chantait dans une combinaison de pidgin anglais et de yoruba.
Dans les années 1970 et 80, les paroles de la chanson rebelle de Kuti l’ont établi en tant que dissident politique. En conséquence, l’Afrobeat a été associé à des déclarations politiques, sociales et culturelles sur la cupidité et la corruption. Une des chansons de Kuti, « Zombie », remet en question l’obéissance aveugle des soldats nigérians à exécuter leurs ordres. Une autre, « V.I.P. (Vagabonds in Power) », cherche à donner aux masses privées du droit de vote le pouvoir de se soulever contre le gouvernement.
En 1989, trois ans après sa tournée aux États-Unis, Kuti sort un album intitulé Beasts of No Nation. La couverture de l’album décrit les leaders mondiaux Margaret Thatcher et Ronald Reagan (entre autres) en vampires de dessins animés montrant des crocs ensanglantés.
La rébellion contre les régimes oppressifs par le biais de sa musique a coûté très cher à Kuti, qui a été arrêté 200 fois par le gouvernement nigérian et qui a été soumis à de nombreux passages à tabac qui l’ont laissé avec des cicatrices à vie. Plutôt que d’abandonner sa cause, Kuti s’est inspiré de ces expériences pour rédiger davantage de textes. Il a produit environ 50 albums au cours de sa carrière musicale, y compris des chansons pour Les Negresses sous le pseudonyme de Sodi en 1992.
Vie privée
Fela Kuti était un polygame. Une femme nommée Rémi était la première des femmes de Kuti. En 1978, Kuti a épousé 27 femmes supplémentaires lors d’une seule cérémonie. Il finirait par les divorcer. Les enfants de Kuti avec Rémi comprenaient un fils, Femi, et ses filles Yeni et Sola. Sola est morte d’un cancer peu de temps après le décès de son père en 1997. Les trois enfants étaient tous membres du groupe Positive Force, un groupe qu’ils avaient fondé dans les années 1980.
Mort
Fela Kuti est décédé du sida le 2 août 1997 à Lagos, au Nigéria, à l’âge de 58 ans. Environ 1 million de personnes ont assisté à son cortège funèbre, qui a commencé sur la place Tafawa Balewa et s’est achevé au domicile de Kuti, à Kalakuta, à Ikeja, au Nigéria, où il a été inhumé dans son jardin.
