Né à N’Djamena en 1961, Haroun a été contraint de quitter son pays d’origine au début des années 80 en raison de la guerre civile, fuyant vers le Cameroun puis Paris. Il a étudié en France – cinéma, puis journalisme – et a travaillé pendant cinq ans comme reporter avant de réaliser son premier court métrage en 1994.
Parmi ses premiers courts métrages figurent Maral Tanie (1994) et Goi-Goi, le nain (1995). Son premier documentaire, Bord d’Africa (1995), s’intéresse aux musiciens africains vivant à Bordeaux. Le second, Sotgui Kouyaté, un griot moderne (1996), raconte l’histoire d’un griot du Burkina Faso. Le film explore la vie du célèbre griot dans les différents mondes d’Afrique et d’Europe. Haroun propose un nouveau langage et une nouvelle esthétique au cinéma africain. Bye Bye Africa (1999) a été le premier film du genre à être entièrement produit au Tchad; c’est une « fiction documentaire », une histoire de réalisation d’un documentaire dans lequel il incarne lui-même un cinéaste africain exilé. Son dernier film est Daratt (« Saison sèche »).